Des centaines de millions d’enfants dans le monde travaillent. Ils ne vont pas ou peu à l’école et ne jouent presque jamais. Leurs conditions de travail sont souvent très difficiles.
Cette situation est contraire à plusieurs textes internationaux, pourtant signés par la majorité des pays du monde. En particulier, elle s’oppose à la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’ONU en 1989, qui précise que « les enfants ne doivent être astreints à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre leur éducation ».
DES ENFANTS TRAVAILLENT PARTOUT DANS LE MONDE
Selon le Bureau international du travail, une organisation de l’ONU, 250 millions d’enfants âgés de 4 à 15 ans travaillent dans le monde. La plupart vivent dans des pays en voie de développement. Ainsi en Asie, 1 enfant sur 2 travaille. En Afrique, ils sont 1 sur 3, et en Amérique du Sud 1 sur 5.
Mais ce phénomène existe aussi dans les pays industrialisés. On estime à 2 millions le nombre d’enfants qui travaillent dans toute l’Europe.
POURQUOI DES ENFANTS SONT-ILS OBLIGÉS DE TRAVAILLER ?
C’est avant tout la pauvreté qui oblige les enfants à travailler. Souvent, le salaire gagné par un enfant lui permet d’aider sa famille, surtout si ses parents sont au chômage ou s’ils ont des problèmes de santé.
Dans la plupart des cas, le travail des enfants correspond à une exploitation : les enfants sont exploités parce qu’ils sont plus faciles à commander que les adultes. Ils ne font pas la grève, même lorsque les conditions de travail sont pénibles. Par peur des représailles, ils ne se révoltent jamais. Ils sont souvent très mal payés. Pour certains employeurs malhonnêtes, ils constituent ainsi une main d’œuvre rentable, qui rapporte beaucoup sans coûter cher.
QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES FORMES DU TRAVAIL DES ENFANTS ?
Il arrive souvent que les enfants travaillent tout simplement chez eux, pour aider leur famille : ils préparent les repas, s’occupent de la maison, prennent soin de leurs petits frères et sœurs, ils travaillent aux champs, s’occupent des bêtes, etc. Même s’il ne s’agit pas de conditions de travail très pénibles, l’obligation d’accomplir ces tâches les empêche de s’épanouir, de s’instruire et de vivre pleinement leur enfance : ils n’ont pas le temps d’aller à l’école, ni de jouer ou de se reposer.
Lorsqu’ils travaillent à l’extérieur, les enfants peuvent être employés comme domestiques. C’est le cas de la plupart des filles de moins de 16 ans qui travaillent dans le monde. Souvent, ce sont de véritables esclaves, mal nourris, travaillant jusqu’à 20 heures par jour.
Dans de nombreux pays en voie de développement, les enfants représentent jusqu’à un tiers de la main d’œuvre agricole. Ils travaillent par exemple dans les exploitations de canne à sucre. On fait également travailler les enfants dans l’industrie et l’artisanat (fabriques de vêtements, de chaussures, de tapis, de jouets).
Certaines formes et conditions de travail sont particulièrement nuisibles pour la santé et la sécurité des enfants. Le travail dans les mines, par exemple, est particulièrement pénible et dangereux. Du fait de leur petite taille, on utilise parfois des enfants pour s’introduire dans les cuves des pétroliers et les nettoyer ; ils sont alors en contact avec des produits dangereux pour leur santé.
Dans les situations les plus difficiles, les enfants qui ne peuvent plus compter sur l’aide de leur famille doivent vivre dans la rue. Pour survivre, les enfants des rues cirent des chaussures, ramassent des ordures ou mendient. Ils deviennent alors des proies faciles pour certains adultes qui se servent d’eux pour pratiquer des activités interdites (telles que le trafic de drogues), ou qui exploitent leur corps (par exemple en les obligeant à se prostituer).
Enfin, lorsqu’un pays est en guerre, il arrive que des enfants soient enrôlés de force pour combattre. Dans les combats, ces « enfants soldats » se retrouvent souvent en première ligne.
PEUT-ON INTERDIRE LE TRAVAIL DES ENFANTS ?
Il existe déjà des lois internationales qui réglementent le travail des enfants. L’Organisation internationale du travail (OIT) a fixé à 15 ans l’âge minimum pour travailler et précise qu’aucun mineur ne doit être affecté à des travaux dangereux. Mais ces lois ne servent à rien si les États ne les appliquent pas.
Il ne suffit donc pas d’interdire le travail des enfants pour l’abolir. De plus, le travail des enfants est pour une large part provoqué par la pauvreté. La solution pour lutter contre le travail des enfants est donc de réduire la pauvreté. C’est pour cette raison qu’a été créé en 1991 un Programme international pour l’abolition du travail des enfants, l’IPEC. Les actions de l’IPEC sont financées par les pays les plus riches du monde. En Inde, par exemple, on construit des écoles et on propose une aide financière aux parents pour les inciter à y envoyer leurs enfants.
Pour l’instant, dans les pays où l’on ne peut pas empêcher totalement le travail des enfants, il est en effet important que les enfants accèdent tout de même à l’instruction, car l’éducation de la population d’un pays est nécessaire pour que le pays se développe économiquement.
NE PEUT-ON PAS ARRÊTER D’ACHETER LES PRODUITS FABRIQUÉS PAR DES ENFANTS ?
En fait, la grande majorité des produits fabriqués par des enfants dans les pays en voie de développement est vendue sur place. Seule une petite quantité est exportée vers les pays riches.
En 1992, les États-Unis ont voulu interdire l’importation des vêtements faits par des enfants. Au Bangladesh, 50 000 enfants ont ainsi perdu leur emploi. Mais ils ne sont pas retournés à l’école pour autant : ils se sont remis à chercher du travail, et comme il n’y en avait pas, certains ont fini par voler ou se prostituer.
Il n’existe pas de solution miracle. En effet, il faut avant tout sensibiliser l’opinion car ce phénomène est encore mal connu. C’est d’ailleurs l’objectif de la journée mondiale contre le travail des enfants, qui a lieu tous les ans le 12 juin.
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