Enfants de Gaza
L’enfant est un individu à part entière et il a des droits. C’est ce que stipule la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée en 1989 par l’ONU.
Même si cette convention a été ratifiée par la quasi-totalité des pays du monde, qui se sont ainsi engagés à la respecter, les droits des enfants sont encore bafoués dans de nombreux pays.
QU’EST-CE QU’UN ENFANT ?
Il n’est pas facile de répondre à la question « qu’est-ce qu’un enfant ? » car il existe plusieurs réponses, en fonction des pays, de leur culture et de leur situation économique et sociale.
Des conceptions et des lois différentes selon les pays
L’enfance n’est pas perçue de la même façon d’une région à l’autre du monde. Ainsi, dans les pays occidentaux, on considère que l’enfant devient adulte quand il quitte l’adolescence. Mais, dans d’autres sociétés, le passage à l’âge adulte ne se fait pas de la même manière. En Inde, par exemple, on devient adulte lorsqu’on atteint l’âge du mariage, parfois avant l’âge de 15 ans. Dans certains pays d’Afrique, les enfants entrent rapidement dans le monde des adultes car ils exercent très tôt des responsabilités au sein de la famille.
Dans chaque pays, c’est la loi qui définit précisément ce qu’est un enfant, c’est-à-dire un mineur, en établissant un âge de majorité. Cet âge varie d’un pays à l’autre : par exemple, il est de 20 ans au Japon et de 18 ans en France.
Une définition commune pour tous les pays
La Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, ratifiée par la quasi-totalité des pays du monde, a voulu harmoniser les différentes lois. Elle précise que l’enfant est « un être humain âgé de moins de 18 ans », sauf si son pays lui accorde la majorité plus tôt.
DEPUIS QUAND S’INTÉRESSE-T-ON AUX DROITS DE L’ENFANT ?
Une prise en compte récente
La conception de ce qu’est un enfant, et donc des droits qui lui sont attachés, a évolué dans le temps. Chez les Romains, le père a le droit de vie et de mort sur ses enfants. L’origine du mot « enfant » vient d’ailleurs du mot latin infans, qui signifie « celui qui ne parle pas ». Pendant des siècles, l’enfant n’est pas considéré comme une personne à part entière : son père décide de tout pour lui.
Ce n’est qu’au xviiie siècle, avec les philosophes des Lumières, que l’on commence à s’intéresser aux conditions du développement de l’enfant, qui a besoin d’éducation, d’aide et de protection. Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la Révolution et de la reconnaissance des droits de l’homme en général.
Au xixe siècle, avec l’avènement de la révolution industrielle, de nombreux enfants commencent à travailler dans les usines. Les gouvernements des pays concernés commencent aussi à faire des lois pour protéger l’enfant contre les conditions de travail difficiles et les mauvais traitements. C’est également à cette époque que la scolarité obligatoire est introduite dans les pays industrialisés.
Toutefois, il faut attendre le xxe siècle pour que l’enfant soit considéré comme une personne à part entière, avec des droits spécifiques. Cette reconnaissance s’opère sur le plan international.
Une reconnaissance internationale
La Déclaration de Genève de 1924
En 1924, un texte international définit pour la première fois les droits spécifiques des enfants : c’est la Déclaration de Genève. Cette déclaration précise notamment que « l’enfant qui a faim doit être nourri » et qu’il « doit être protégé contre toute exploitation ». Mais la portée de ce texte très court n’est pas considérable, puisque les États ne sont pas obligés de le respecter.
La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948
Ce n’est qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale que la question des droits de l’enfant devient une préoccupation majeure. En 1946, l’ONU crée une agence spéciale pour l’enfance, l’Unicef, chargée d’améliorer les conditions de vie des enfants. Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, puis dans la Déclaration des droits de l’enfant de 1959, l’ONU précise que l’enfant a droit à « une aide et une assistance spéciales » en raison de son « manque de maturité physique et intellectuelle ».
La Convention internationale des droits de l’enfant de 1989
Cependant, le texte de référence est la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée trente ans plus tard, en 1989. Ce texte international est élaboré en tenant compte des différents systèmes juridiques et traditions culturelles. Bien plus qu’une simple déclaration, cette convention est ratifiée par la quasi-totalité des pays membres de l’ONU, ce qui signifie que ces États s’engagent à l’appliquer. Un Comité des droits de l’enfant est créé pour veiller à l’application de la Convention.
Pour la première fois, des droits civils, économiques, politiques, sociaux et culturels sont reconnus à l’enfant. L’enfant n’est plus seulement considéré comme un être à protéger, il est aussi, comme les adultes, acteur de sa vie. Ses parents et l’État doivent lui permettre de se développer physiquement, mentalement et socialement pour qu’il puisse lui-même exercer ses droits.
QUELS SONT LES DROITS DE L’ENFANT SELON LA CONVENTION DE 1989 ?
La Convention internationale des droits de l’enfant répond avant tout à la question « qu’est-ce qu’un enfant ? » en adoptant une définition commune pour tous les pays : l’enfant est « un être humain âgé de moins de 18 ans », sauf si son pays lui accorde la majorité plus tôt.
La Convention énumère ensuite une quarantaine de droits, dont les plus importants concernent :
– la non-discrimination : les droits énoncés dans la Convention doivent être accordés à tous les enfants du monde, quels que soient leur sexe, leur race, leur couleur ou leur religion ;
– la survie et le bien-être : tous les enfants ont droit à l’eau potable, à une alimentation appropriée, à un niveau de vie décent, aux soins médicaux ;
– l’éducation : tous les enfants ont le droit d’accéder à un enseignement gratuit ; ils ont également droit aux loisirs, aux jeux et au repos ;
– la protection contre toute forme de violence et d’exploitation : tout enfant doit savoir que son corps est à lui et que tout adulte doit le respecter ; l’enfant ne doit pas faire un travail qui mette en danger sa santé, son développement ou sa scolarité ;
– la protection contre la guerre et la privation de liberté : s’ils ont moins de 15 ans, les enfants ne peuvent pas être enrôlés dans une armée ; aucun enfant ne peut être torturé, condamné à mort, emprisonné à vie ;
– la participation à la vie familiale, culturelle et sociale : tout enfant est libre de donner son avis sur toutes les questions qui le concernent, de s’exprimer, de s’informer (par le biais de journaux, de la radio, de la télévision).
LES DROITS DE L’ENFANT SONT-ILS RESPECTÉS ?
La plupart des États du monde se sont engagés à faire respecter la Convention. Cependant, il est très difficile pour l’ONU de les contraindre à l’appliquer et, malgré certains progrès, la condition des enfants est difficile dans de nombreux pays.
Il existe en outre de nombreuses différences entre les États signataires de la Convention. Avant même l’adoption de la Convention, les pays industrialisés avaient, pour la plupart, déjà légiféré sur le travail des enfants, l’âge de scolarisation ou la protection des mineurs. Les pays les moins avancés ont en revanche beaucoup plus de difficultés à garantir les droits de l’enfant.
Chaque année, près de 11 millions d’enfants meurent dans le monde de causes que l’on aurait pu éviter (malnutrition, maladies du type rougeole, diarrhée, etc.) ; le continent africain est particulièrement touché par la maladie et la famine. Plus de 500 millions d’enfants vivent avec moins d’un euro par jour. Environ 100 millions d’enfants vivent dans la rue, surtout en Amérique du Sud et en Asie ; au Brésil, des milliers d’enfants des rues sont assassinés chaque année. Près de 300 000 enfants participent encore à des conflits armés. 121 millions d’enfants dans le monde ne vont pas à l’école.
Mais les pays en voie de développement ne sont pas les seuls concernés par les violations des droits de l’enfant. En France, par exemple, la maltraitance est un fléau persistant. Cas extrême, les États-Unis ont signé la Convention, mais ne l’ont pas ratifiée car certains États refusent d’abolir la peine de mort pour les mineurs.
LA SITUATION DES ENFANTS PEUT-ELLE CHANGER ?
De nombreuses causes peuvent expliquer la situation actuelle des enfants dans le monde. Le problème principal reste la grande pauvreté. La malnutrition, la maladie et l’exploitation de l’enfant en découlent. Mais mettre fin à la pauvreté n’est pas une tâche facile.
Il y a pourtant des raisons d’espérer. La question des droits de l’enfant est aujourd’hui un enjeu international. On essaie de mieux comprendre les problèmes de l’enfant et de mieux coordonner les actions. Pour qu’il puisse développer tout son potentiel, il est essentiel d’intervenir le plus tôt possible dans la vie de l’enfant.
De nombreux pays ont ainsi mis en place des programmes d’aide à l’enfance. Des organisations internationales comme l’Unicef ou l’OMS (Organisation mondiale de la santé) tentent d’informer aussi bien les enfants que les parents et d’intervenir sur le terrain. Leurs campagnes de vaccination massives ont, par exemple, permis de sauver plusieurs millions de vies.
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