vendredi 19 novembre 2010

La prison :

La prison :

La prison est en France la peine la plus lourde qui peut être infligée aux auteurs d’une infraction, c’est-à-dire d’un acte puni par la loi. C’est une peine qui les prive de leur liberté et les met à l’écart de la société. La première mission de l’emprisonnement est en effet de mettre la société à l’abri des personnes qui risquent de lui nuire.
La prison a également pour objet de dissuader les citoyens de commettre des infractions. Enfin, elle doit éduquer les condamnés afin qu’ils ne récidivent pas et qu’ils puissent se réinsérer dans la société une fois qu’ils ont purgé leur peine.

LA PRISON AUTREFOIS


Les prisons existaient déjà dans le monde antique. À Rome, par exemple, les criminels et les prisonniers politiques étaient enfermés dans la prison Mamertime. C’est dans cette prison souterraine qu’a été étranglé le chef gaulois Vercingétorix sur les ordres de Jules César.
De même, plus tardivement, l’époque féodale connaît cachots, oubliettes et autres lieux de détention. Cette justice est souvent cruelle : les condamnés subissent des punitions corporelles qui peuvent être mortelles.

LA PRISON AUJOURD’HUI



Ces pratiques, qui ne reposent que sur la vengeance et la souffrance des criminels, ont été fortement critiquées par les philosophes des Lumières, au xviiie siècle. Pour eux, la prison ne doit pas seulement servir à punir. Elle doit aussi reconnaître au condamné le droit de retrouver une place dans la société après sa période d’emprisonnement, de se réinsérer une fois payée sa dette envers la société.
La prison est ainsi devenue un lieu dans lequel le condamné peut être éduqué. Cette mission éducative de la prison est très importante : dans l’idéal, elle doit permettre que le condamné, une fois sorti de prison, ne commette pas d’autres actes punis par la loi, qu’il ne récidive pas.

les conditions de vie en prison
Ce n'est pas parce que des individus ont été reconnus coupables d'actes punis par la loi et qu'ils purgent une peine de prison qu'ils n'ont pas de droits. Ces droits des détenus sont garantis par la loi et inscrits dans le règlement intérieur des établissements pénitentiaires. Le premier de ces droits est le droit de visite, qui a lieu au parloir. Il est destiné à maintenir le lien entre le détenu et ses proches.
Outre ce droit fondamental, les détenus se sont vus reconnaître le droit au travail. Ce droit permet au prisonnier qui le souhaite de bénéficier d'un revenu et d'acquérir une formation professionnelle qui peut faciliter sa réinsertion à sa sortie de prison.
Dans le prolongement de cette mesure figure le droit à bénéficier d'une formation scolaire. Plus de la moitié des personnes actuellement en détention ont un niveau d'études qui ne dépasse pas le stade des études primaires et le taux d'illettrisme y est supérieur à la moyenne nationale. Pendant longtemps, seule la promenade permettait aux détenus d'avoir un exercice physique. Récemment, les activités sportives, puis culturelles ont été autorisées. Ainsi, par exemple, chaque prison doit être pourvue d'une bibliothèque.
Toutefois, en pratique, l'accès et la pratique de ces activités socio-éducatives varient selon les établissements et les détenus. Certaines prisons sont si vétustes ou connaissant une situation de surpopulation telle qu'il est impossible d'assurer l'exercice de ces droits.

LE PROBLÈME DE LA RÉCIDIVE


La réalité est cependant loin de cet idéal. Au contraire, les actes de récidive connaissent en France une augmentation constante. C’est pourquoi la prison est parfois qualifiée d’« école du crime ». Ce phénomène s’explique par le fait que les conditions de détention font parfois cohabiter des condamnés emprisonnés pour des motifs très différents (vol, trafic de drogue, meurtre, etc.) ; les détenus peuvent donc subir de mauvaises influences. Il est également accentué par le fait que le nombre de détenus est de plus en plus grand.

LE PROBLÈME DE LA SURPOPULATION


La France n’a jamais compté autant de détenus qu’aujourd’hui. On en dénombre en 2004 près de 60 000. Il s’agit là du chiffre le plus élevé depuis la création des statistiques pénitentiaires, en 1852.
Comme il n’y a pas suffisamment de cellules pour le nombre de détenus (il y a 120 détenus pour 100 places disponibles), on parle de surpopulation carcérale. Cette surpopulation carcérale s’explique en grande partie par une plus grande sévérité des lois. Les lois prévoient en effet de plus en plus de peines d’emprisonnement, avec des durées de détention de plus en plus en plus longues.
Pour que la prison puisse remplir sa mission d’éducation et de réinsertion, l’État doit donc prendre des mesures pour régler les problèmes de surpopulation et de récidive.

LES CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION CARCÉRALE


L’ensemble des personnes emprisonnées (ou incarcérées) forme la « population carcérale ». Cette population est presque exclusivement masculine : les femmes représentent moins de 4 % de la population carcérale.
Il existe deux types de personnes en prison : les détenus et les prévenus. Les détenus sont incarcérés à la suite d’un jugement qui les a reconnus coupables ; ils purgent donc une peine d’emprisonnement. Les prévenus n’ont pas encore été jugés ; ce sont des suspects qui sont en détention provisoire. La détention provisoire pose un problème de justice, car les prévenus purgent une peine de prison alors qu’aucun jugement n’a décidé qu’ils étaient coupables : les tribunaux étant surchargés de travail, il arrive que la détention provisoire dure très longtemps.

qu’est-ce que la détention provisoire ?
La détention provisoire consiste à emprisonner un individu suspecté d'avoir commis un acte puni par la loi avant qu'il ne soit jugé. Elle n'est possible que si l'acte commis est puni d'un emprisonnement égal ou supérieur à trois ans. Son but est par exemple d'empêcher que le suspect entre en contact avec des complices, qu'il exerce une pression sur les témoins, ou encore qu'il élimine des preuves ou des indices. La durée de la détention provisoire peut être de 4 ans au maximum pour les actes les plus graves (terrorisme, trafic de drogues, etc.).
Cette pratique de la détention provisoire est régulièrement critiquée. D'une part, elle contribue à engorger les prisons qui sont surpeuplées. D'autre part, elle s'oppose au principe de la présomption d'innocence : ce n'est qu'après son procès que la culpabilité d'une personne est établie ou pas. Du reste, si une personne ayant fait l'objet d'une détention provisoire se révèle par la suite acquittée, elle a le droit de demander une indemnisation pour le dommage qu'elle a subi.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE PRISONS FRANÇAISES


Il existe trois types d’établissements pénitentiaires en France :
- les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les individus placés en détention provisoire (avant leur procès) et les personnes condamnées à un an de prison au maximum ;
- les maisons centrales, réservées aux personnes condamnées aux peines les plus longues ;
- les centres de détention, qui accueillent des condamnés à des peines de longue durée arrivant à la fin de leur peine.
En principe, donc, les détenus sont rassemblés en fonction de leur profil. Toutefois ce principe n’est pas toujours respecté en raison des problèmes de surpopulation carcérale.
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